Financiers à la Main de Bouddha confite

La dernière fois que ma belle-soeur et mon frère se sont arrêtés à Lyon pour déjeuner, ils avaient écouté en route une émission sur France Inter qui présentait un couple de pépiniéristes du sud de la France, spécialisés dans les agrumes. Quand j’ai prononcé le nom de Bachès, mon frère m’a regardé d’un air admiratif, ne s’attendant pas à être confronté à un puits de sciences en la personne de sa petite soeur ! son étonnement s’est encore accru quand j’ai parlé des citrons caviars puis de William Ledeuil. Il y a longtemps que ces noms me sont familiers. Une rencontre à Paris au KGB, à l’instigation de Frédérique et avec quelques blogueuses, pour rencontrer une grande dame de la cuisine, Élisabeth Scotto, fut l’occasion de découvrir en  William Ledeuil un passionné de cuisine aux parfums d’Asie et grand amateur d’agrumes lointains. La Munichoise, botaniste éclairée et gourmande de nature, m’a offert un premier cédrat il y a presque 4 ans, le second l’année dernière. Elle-même doit en élever 5, dont les fruits sont presque tous à maturité, qu’en faire, comment les transformer ?

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Recette

Préparer un sirop de sucre, porter à ébullition l’eau additionnée du sucre en remuant jusqu’à dissolution complète. Laver la Main de Bouddha, détacher les doigts et les trancher séparément en fines lamelles. Parfois les doigts restent accolés, procéder de la même façon. Plonger les lamelles dans le sirop, amener à frémissement et laisser confire jusqu’à ce que les lamelles soient translucides. Sortir les morceaux confits avec une écumoire, les poser d’abord sur une grille pour laisser s’égoutter l’excédent de sirop puis sur un papier sulfurisé en les espaçant et laisser sécher à température ambiante, selon le degré d’humidité ambiante, cela peut prendre entre 3 heures et 1 jour.

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La veille, préparer le beurre clarifié. Mettre le beurre à fondre dans une casserole, le laisser cuire jusqu’à coloration noisette, éloigner de la source de chaleur, filtrer pour éliminer les résidus solides et ne garder que le beurre fluide et doré. Fouetter les blancs en neige peu à peu  avec le sucre, tamiser les poudres dans un saladier, les incorporer aux blancs avec précaution. Incorporer les morceaux confits de Main de Bouddha, terminer en versant le beurre tiède, mélanger rapidement. Quand l’appareil est refroidi, mettre en poche et réserver jusqu’au lendemain.

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Préchauffer le four à 180°C en chaleur tournante. Beurrer les moules, sauf si ce sont des moules en silicone, remplir à moitié, planter un morceau confit au milieu, enfourner pour 15 minutes environ. Déguster tiède. Seulement une partie du fruit confit a été utilisé pour cette recette, le reste peut être utilisé plus tard pour un cake ou une tarte revisitée façon tarte au citron. Maintenant, j’attends les recettes salées de la Munichoise.

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La dernière récolte de la Munichoise, cette dernière main pèse prés d’un kilo.

Si d’aventure vous étiez tentés de goûter un autre agrume, le citron beldi alias bergamote, allez lire l’article de Cuisine Campagne, son curd semble être un vrai régal. Il faut lire jusqu’au bout, c’est très intéressant, et permet d’aller beaucoup plus loin dans la connaissance des agrumes.

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8 commentaires

  1. Quel souvenir le KGB! Bon pour la main de bouddha c’est pas gagné. Pas encore trouvée à Grenoble, la montagne est difficile à franchir… Donc je goûterais chez toi y a que ça à faire. À moins que Blibli aille en chercher ??? (Pas gagné non plus les rhumatismes le gagnent)

    1. À mon avis, tu devrais pouvoir en trouver à Saint-Jean de Beauregard ou à Courson, au moment des fêtes des plantes. Je n’y suis jamais allée, mais cela semble très intéressant.

  2. Vous avez toutes raison. La main de Bouddha ne court pas les rues. Il y a bientôt 7 ans que j’ai découvert cette plante étrange au nom plutôt inattendu. L’odeur suave et douce m’avait absolument fascinée. Ce qui est étrange : le fruit n’est que zeste et zist, il n’a pas de pulpe! Et pourtant le zist n’est pas amer, au contraire doux et subtile, très gouteux. Quand je découvre des produits de la terre qui me sont inconnus, il faut toujours que je les sente, que je les touche et que je goûte! C’est un besoin. Voilà comment j’ai découvert la roquette (bien avant qu’elle ne soit commercialisée) dans le jardin de notre père. Cette « saleté » de mauvaise herbe disait-il! L’odeur poivrée intense et moutardée m’avait obligée à me pencher pour cueillir quelques feuilles et les gouter sur le champ…Je pratique ce genre de « recherches » sur le terrain depuis longtemps et je suis toujours en vie ! J’en déduis donc que chez nos ancêtres il devait y avoir une profonde connaissance et un amour des produits de la terre, des herbes et de leurs bienfaits. Je suis toujours à quatre « pattes » en forêt ou dans mon jardin, pour découvrir ou expérimenter. Çà vient sûrement de très loin. Pour en revenir à Bouddha : je vais me mettre au salé. Je suis en train d’imaginer des recettes exotiques avec des fruits de mer, poissons.. et du fait que j’ai des papilles et un odorat très imaginatifs…il m’arrive souvent d’anticiper des goûts, que je ressens aussitôt sur la langue…Vanille dira sûrement que j’ai la « cafetière » en ébullition…mais que faire ? Il faut cultiver ses dons…à propos culture maintenant je vais m’occuper des mon « orangerie », enfin de ma « bouddherie »: j’ en ai cinq et ils aiment être bichonnés…5 gros fruits attendent d’ être récoltés…

    1. Waouh, ce n’est pas tous les jours que la Munichoise a le carafon en ébullition ! Maintenant que tu t’es lancée dans une production intensive de Bouddha, j’attends une collaboration assidue. Bises

  3. …dans la mesure oû mes activités premières me laisseront du temps pour expérimenter. En effet le festival de Salzbourg arrive à grands pas…Autrement nous remettons la réalisation à avril, parce qu’ à ce moment là ma « forêt » d’ail à ours va se déchainer complètement après la fonte des neiges! Et moi aussi je ne tiens plus en place, cette odeur me donne des ailes culinaires…et mes papilles s’aiguisent. Bises

  4. Je possède un arbre main de bouddha couvert de petits fruits doit je le conserver tous ou en eliminer quelques uns

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